Pia - art, histoire et mode

Sortie Belle-époque et musée Grévin avec le Ministère des modes. Photo : Alain Trinckvel

Voici les différentes étapes de la réalisation d'une française milieu XVIIIe. Elle est réalisée en ottoman jaune avec des décors dans le même tissu et des nœuds en moire bleu ciel. Une fois le tissu approuvé par le chat j'ai cherché le tissu complémentaire.

Je commence en général par la jupe qui repose dans ce cas sur un panier moyen (que l'on devine en transparence ici).

Cette robe étant destinées à être épinglée, je réalise ensuite la pièce d'estomac constituée de deux pièces de lin épaisses et baleinées qui sont ensuite recouvertes du tissu, puis décoré. Je fixe des petites attaches afin de l'épingler sur le corset.

L'étape suivante consiste en la réalisation du manteau de robe. On voit dans la photo précédente les essais avec le deux morceaux de devant. et ici les plis du dos formés :

Puis les manches :

Puis les décors de la pièce d'estomac et de la jupe :

Puis le noeuds bleus

et voici la robe portée à Ursel : photo : Olympe de Bagatelle

Voici les travaux d'été reprendre le jupon piqué :

Pour la journée grand siècle à Vaux le vicomte du 20 mais dernier j'ai réalisé pour ma princesse une robe à la française.

Cette tenue se compose de différentes pièces :

• corset souple et baleiné en piqué de coton doublé de toile de Jouy

• panier
• jupon
• jupe et manteau de robe (le tissu n'est pas historique mais lavable). Les volants de manches sont en dentelle ancienne.

• chapeau plat décoré de rubans et de fleurs sur un bonnet d'enfant en tulle à plumetis.

• tour de cou

et l'on peut même courir et jouer :

Voici le nouveau projet : un robe chemise, ou à la reine ou de Gaulle. Voici quelques portraits connus qui en représentent :

Pour cette robe j'ai utilisé un seul grand lé de coton blanc en 140 cm de large. J'ai fait des découpes pour les dessous des bras et le décolleté. J'ai ensuite cousu des coulisses pour faire les fronces. Il y en a à la taille, sur la poitrine et au col. Il y a deux petites pièces sur le dessus des épaules. Les manches sont également froncés par le même système de coulisses.

Je suis en train de réaliser des volants pour le col et les manches. Une large écharpe dans un tissu de couleur sert de ceinture. Elle s'enfile par la tête et est portée sur un jupon.

Nous avons participé à une sortie du Ministère des modes pour Pâques au château de Breteuil. Malgré un temps très frais nous avons pu mener nos activités habituelles : pique-nique, jeux en plain air, visite du château et promenade dans le jardin.

Ça ne s'explique pas quand le thème du deuil a été évoqué pour le carnaval de Venise 2012, j'ai tout de suite eu ce genre d'image en tête : Et j'ai gribouillé ça très humblement, j'ai presque honte de le montrer mais le but est d’expliquer comment je travaille :

Et je me suis lancée dans un projet tout à la main sans patron en m'inspirant d'une française du Janet Arnold. Le tissu est un ottoman noir très agréable à travailler.

Ici le bâti vous permet de voir les lignes de couture. En tout 10 mètres de tissu pour réaliser cet ensemble. Il se compose d'une jupe avec décor sur le devant, d'un manteau de robe et d'une pièce d'estomac décorés avec des bandes froncées. Ici vue du dos et de l’intérieur.

Les découpes sont faites avec des ciseaux à cranter et suivant des gabarits pour des arondis réguliers comme on peut le voir sur les volants de manches.

Et Voici le résultat porté à Venise pour le carnaval avec les trois autres tenues : Diane (costume de spectacle), Automne (polonaise à zone) et grande française rouge.

Voici mon nouveau projet : réaliser 2 costumes pour Venise dans 1 mois et 1 semaine.

Je ne déflorerai pas les sujets mais ce seront bien-sûr des costumes historiques. Un indice : le 18e siècle.

Phase 1 recherche iconographique : faite. Phase 2 recherche de tissus : faite. Il n'y a plus qu'à coudre : les dessous puis les costumes et enfin la décoration, chapeaux coiffures et accessoires !

Voici quelques tableaux qui nous donnent une idée des tenues féminines de deuil au XVIIIe.

Portrait dit de madame de Monginot et de son époux (François de Troy) Vers 1710 RMN

Louise-Françoise de Bourbon par Gobert vers 1734 (RMN)

Marie-Thérèse de Habsbourg vers 1772 (RMN)

La Veuve Reysfeltz, de Wesel par Carrogis Vers 1759 (RMN)

Dame de qualité portant une lévite de deuil (RMN)

Portrait d'une femme en deuil par Augustin (RMN)

On trouve des descriptions du deuil à la cour dans l'Almanach royal de 1817. Consulter aussi Murielle Gaude-Ferragu, D'or et de cendres. La mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au Bas Moyen Âge Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2005.